Histoire des 2 écoles, publique (à partir de 1792) et privée (fin XIXe siècle), jusqu’au groupe scolaire Charles de Gaulle.
Groupe scolaire Charles de Gaulle
Quelques dates de 1792 A 1870
Le 20 avril 1792, Jean-François Simon Dorival offre ses services pour l’enseignement à l’école publique. Cette offre est acceptée et il tient également le rôle de secrétaire greffier. En octobre, lors d’une assemblée, sur réquisition du procureur de la commune, avec tous les individus servant la république, il est écrit dans le compte rendu que M. Barcq Charles, clerc, est nommé maître d’école.
Le 23 Germinal (mars) 1794, M. Charles Barcq est suspendu de ses fonctions sur réquisition de l’agent national. Il est réintégré le 12 frimaire 1794 (décembre).
En l’an IV, l’école est dirigé par M. Requier, instituteur. On accueille les enfants de Mautheville et de Bertheauville.
En 1823, les enfants garçons et filles de Mautheville-sur-Durdent vont fréquenter l’école publique de Grainville-la-Teinturière, quand leur commune y sera rattachée cette même année.
Il y avait deux maisons d’écoles séparées, louées à des particuliers, celle des filles à M. Lemaréchal, « farinier » et celle des garçons à M. Cyprien Lallouette, grande maison en briques (coté épicerie) grande rue face à l’église.
Maison d’école
Le projet de création d’une « maison d’école » apparaît pour la première fois dans un courrier de l’Inspecteur d’Académie à M. le Sénateur Préfet, le 3 février 1860.
L’École Publique
Projet et construction de la nouvelle école
Le 3 mars 1853, pour la première fois, après une proposition du sous-préfet, il est question d’un projet de nouvelles écoles à Grainville-la-Teinturière. Mais le conseil municipal, faute de moyens financiers, ajourne toutes les décisions sur ce sujet. La commune n’a pas de terrain, elle a déjà dépensé toutes ses ressources pour la construction du presbytère (mairie actuelle) et elle n’a pas assez de revenus ; elle compte en effet : « 2/3 de pauvres journaliers et de tisserands manquant d’ouvrage ».
Le 5 novembre 1857, lors de la réunion du conseil, il est de nouveau question des maisons d’écoles. Il est évoqué le problème d’inadaptation des locaux.
Le conseil décide d’un impôt de 10 centimes sur le principal des quatre contributions directes pendant 5 ans (du 1/01/1858 au 31/12/1862). Cet impôt va servir à acheter un terrain et construire une nouvelle maison d’école pour les garçons.
Il est aussi fait le choix du terrain sur lequel l’école pourra être édifiée. Ce terrain est situé en plein centre du bourg, face à l’église, et est la propriété de M. Michel Georges, demeurant à Cany-Barville, et occupée par le sieur François Hébert, boulanger.
Ce terrain est bien situé et a une contenance de 6 ares. Les constructions bâties sont dans un état complet de vétusté. Le bail de M. Hébert expire à la Saint-Michel de 1858. La construction de la nouvelle route départementale N°19 frappait d’alignement une petite partie du bâtiment principal.
Le 3 décembre 1857, le maire signe quand même un bail de 3 ans (1858-1860) avec le sieur Cyprien Lallouette, propriétaire de la classe des garçons.
Le 10 mai 1858, le conseil approuve l’acquisition du terrain pour la construction de l’école des garçons. Le 29 septembre il donne son accord sur le prix (3000 francs). Au cours de la même réunion, il approuve les plans en faisant remarquer que : « – La salle à usage de classe n’est pas construite sur cave comme l’exige la circulaire préfectorale du 9 août 1858, et – Les eaux dans la commune sont à hauteur du sol ».
Le 17 février 1859, le conseil demande au préfet d’activer l’approbation du dossier de construction de l’école. Il est signalé que :
« 90 élèves se trouvent chaque jour dans de mauvaises conditions hygiéniques (superficie de la classe 37,5 m2 et 2,70m de hauteur). L’instituteur met 16 élèves de la classe en dehors des tables, par roulement pour faire travailler tout le monde ».
Le 13 septembre 1860, le conseil procède à l’installation de Monsieur Juste Lallouette comme instituteur titulaire (sur nomination par arrêté préfectoral du 1er septembre) en remplacement de M. Cyprien Lallouette, démissionnaire.
Le 22 juin 1861, le conseil municipal reprend le projet d’école et considère que l’instituteur n’a pas besoin de 12 pièces pour son logement. La maison louée à M. Lemaréchal, pour l’école des filles, va être prochainement vendue. L’idée vient au conseil de réduire à 6 pièces le logement de l’instituteur, et d’installer dans le reste du bâtiment l’école des filles, ainsi que le logement commun aux institutrices. Il est décidé également d’installer la mairie au 1er étage, au point central de la construction, avec un bureau pour le maire et les archives.
« Par contre, le préau prévu sera supprimé, les enfants ne l’utilisent jamais et peuvent de toute façon jouer à la rigueur sur un chemin vicinal voisin peu fréquenté ou sur l’ancien cimetière. Les filles, comme le veulent les règlements en vigueur, quittent l’école avant les garçons et arrivent plus tard. Sans préau, il ne pourra pas y avoir de rapprochement et de rassemblement entre élèves sous le même toit ».
La construction est réalisée par l’entreprise François Vauchelle. Le conseil demande de nouveaux « secours » au Préfet, au département et à l’état.
Le 25 août 1864, l’école est terminée. Le conseil évoque le coût total de la construction s’élevant à 20479,54 francs, le préfet ayant accordé finalement un « secours » de 1000 francs.
Soutien scolaire…
En 1866, le conseil municipal décide de mettre en place des cours gratuits pour les adultes.
« Les jeunes gens après leur travail viendront cultiver leur intelligence ».
Pendant l’année 1866-1867, 61 adultes ont suivi les cours donnés par l’instituteur public.
Il est décidé de poursuivre en 1868-1869.
Gratuité des Écoles Publiques.
Le 14 août 1867, le conseil municipal décide de la gratuité absolue des écoles publiques : « Considérant que le principal obstacle qui s’oppose à la fréquentation des classes est la division des enfants en élèves payants et en élèves gratuits, que l’instruction élémentaire est due par la commune à tous les enfants indistinctement, qu’en attirant le plus grand nombre possible d’élèves dans les écoles, on rend un service immense au pays ».
Le manque à gagner sera compensé par la majoration des impôts de 4 centimes additionnels au principal des quatre contributions directes.
A noter que la loi, pour généraliser la gratuité de l’école primaire, est du 28 mars 1881.
Le 14 mars 1868, le conseil municipal constate : « Que la « gratuité » des écoles communales, est vivement goûtée par la population ouvrière de la commune, cette classe si digne d’intérêt, et qu’elle a contribué à augmenter, d’une manière importante le nombre d’élèves ».
Il est donc décidé au budget de l’instruction primaire pour 1869, la rétribution de 2 instituteurs et 2 institutrices, et quelques travaux dans les logements de l’école.
Quelques photos de classes des années 1920 – 1950
Quelques dates jusqu’en 1980
Pendant cette période, la loi oblige chaque commune à entretenir une école publique, gratuite, laïque et obligatoire.
Le 14 mai 1933, une lettre du préfet de la Seine-Inférieure demande au conseil de se prononcer sur :
« le maintien d’un poste d’instituteur, qui va devenir vacant par le départ en retraite de M. Métré ».
Le conseil se prononce pour son maintien vu le nombre d’élève 40 garçons et 75 filles.
Le 2 septembre 1933, arrive M. Quesnel pour remplacer l’instituteur en retraite. La commune en profite pour refaire le logement.
Le 16 novembre 1933, l’Inspection Primaire d’Yvetot demande l’avis du conseil sur « la gémination des écoles publiques ». (On parlait déjà de regroupement).
Le conseil municipal refuse : « Cette mesure porterait un préjudice grave à l’école de Grainville-la-Teinturière».
Le 23 avril 1934, Mme Gautier, institutrice, demande des réparations dans le logement de l’école de filles.
Mlle Bocquet est institutrice de l’école de garçons.
Les enfants prennent leur repas dans le bâtiment au fond de la cour de l’école avec Mme Vimont, (grand-mère de M. René Vimont, maire actuel de la commune).
Les élèves cultivaient un jardin dans la cour de M. Motte rue des Écoles et ils allaient en forêt ramasser du bois pour le chauffage.
Le 15 janvier 1935, le conseil parle de la cantine scolaire, et décide, pour les élèves indigents, la gratuité ou demi-gratuité ; il débat également des indemnités pour le secrétaire de mairie tenu par Mlle Bonnaire institutrice.
Nous n’avons pas trouvé d’informations sur l’école entre 1940 et 1944 dans les registres de la mairie. On sait que l’école était parfois déplacée, « l’enseignement » pouvant se faire dans les grottes de Marie Marot.
Mme Barey (actuellement domiciliée route d’Yvetot) était institutrice, elle enseignait dans une maison de M. Lecras, maison rue de l’école.
Une autre classe était installée, rue Glatigny dans la maison de M. Vimont (petite maison au N° 13).
A la fin de la guerre, M. Quesnel est instituteur et secrétaire de mairie.
Le 20 juillet 1947, le conseil décide de renouer avec une tradition disparue ; il alloue un budget exceptionnel pour la distribution des prix aux élèves des écoles publiques.
Pendant cette année scolaire un problème de place se pose dans la petite classe de l’école de filles. Les institutrices signalent qu’il n’est plus possible de prendre des élèves de moins de 5 ans.
En 1948, le conseil décide que les filles, devront avoir plus de 5 ans pour être inscrites à l’école.
En 1954, le conseil délibère pour la construction d’une cantine scolaire. Les élèves déjeunent alors chez Mme Cadinot, dans sa maison à l’angle de la rue de l’École et de la route de l’Aube Rue.
En 1955, la commune vote un complément de crédit pour l’achat de livres de prix pour l’école libre du Sacré-Cœur.
Le 11 mai 1959, vu le départ de M. Dehors, maréchal ferrant de Grainville-la-Teinturière, de la maison appartenant à M. Lainé, le conseil décide l’agrandissement nécessaire de l’école des garçons par l’acquisition du terrain et des bâtiments situés rue de l’hospice, la maison pouvant être transformée en salles de classe.
En 1960, le conseil accepte le prix de 1 800 000 F. pour l’acquisition de la maison et du terrain de M. Lainé. Cet achat va permettre l’agrandissement de l’école de garçons. Le 28 février 1961, avec ces acquisitions, le conseil décide un nouvel aménagement des écoles avec la construction de nouvelles classes et dépendances.
Le 6 juin 1960, la commune propose à un voisin de l’école l’échange d’une parcelle de terrain pour permettre un meilleur aménagement d’un nouveau groupe scolaire.
Il décide en même temps la construction d’un bâtiment neuf.
Le 22 août 1960, il est porté à la connaissance du conseil municipal, « la fermeture officielle de l’école du Sacré-Cœur ».
Le 16 septembre 1960, la deuxième classe de garçons est ouverte. Devant la nécessité d’admettre les enfants de 3 et 4 ans, le conseil municipal décide de nommer auprès de l’institutrice de la petite classe une femme de service à partir du 1er janvier 1962. C’est Mme Laquièvre qui obtient ce poste.
Le 11 septembre 1962, Mme Laquièvre démissionne de son poste de femme de service auprès de l’institutrice de la petite classe et Mme Denise Patry est nommée pour assurer son remplacement.
Le 30 mars 1963, 121 élèves sont accueillis dans le groupe scolaire mixte. Le 12 novembre, le conseil décide de nouveau l’échange d’une parcelle de terrain avec le voisin proche de l’école. Cet échange permettrait l’aménagement optimal du groupe scolaire.
A la rentrée de septembre 1964, 101 élèves sont présents.
L’acquisition de la maison de M. Lainé en janvier 1961 a permis le réaménagement de deux classes supplémentaires, terminé le 11 septembre 1964.
Le terrain du voisin, qui faisait enclave entre les deux parties de l’école, a été échangé le 3 mars 1964. Cela permet la construction d’un préau, des toilettes et l’aménagement de la cour de récréation.
Il faut signaler, que les écoles de garçons et de filles étaient séparées par un assez haut mur. Les enfants communiquaient par le trou de passage du ruisseau qui était à ciel ouvert sur 2 à 4 mètres de chaque côté de ce mur pour pouvoir « pucher » de l’eau pour la lessive et l’arrosage des fleurs.
Le 11 février 1966, il est décidé d’installer l’eau courante à la cantine scolaire, avec chauffe-eau et bac à vaisselle pour faciliter le travail de la cantinière, Mme Irène Patry.
Le 24 octobre 1967, M. Gilbert Barret est nommé instituteur à l’école de garçons et secrétaire de mairie. Le 28 novembre, l’inspection d’académie demande au conseil municipal de se prononcer sur la fermeture de la 4ème classe. Le conseil émet un avis favorable pour son maintien au regard des prochains effectifs prévus.
Le 23 février 1972, Mme Toutain, Directrice de l’école des filles, informe de son désir d’obtenir une mutation et souhaite que ce changement permette la gémination officielle des écoles publiques de Grainville-la-Teinturière. Celle-ci existe de fait depuis de nombreuses années. Le conseil approuve cette proposition et transmet la demande auprès de l’Inspection d’Académie.
Le 7 mai 1974, faute de réponse à sa requête exprimée le 23 février 1972, le conseil municipal décide de redemander la fusion des deux écoles publiques de Grainville-la-Teinturière, pour ne former qu’une seule sous le nom de : « École Publique Mixte de Grainville-la-Teinturière ».
Le 7 octobre 1977, Il est décidé de déplacer la sortie principale de l’école, sortie jugée trop dangereuse, sur la place de la Libération (CD131) et d’installer deux portails sur la route (CD75) face aux garages de la Maison de Retraite.
École publique depuis 1986
Le 3 juin 1986, les conseillers municipaux décident l’aménagement de l’étage au-dessus des classes maternelles : création d’une salle de classe pour les Cours Moyens et d’une salle informatique, avec les nouvelles directives nationales sur la mise en place de la formation en informatique des élèves du primaire.
Le 29 septembre 1989, le conseil étudie un projet de construction d’une nouvelle cantine scolaire. L’ancienne, dans le prolongement du préau, n’était plus aux normes de salubrité et de sécurité, le nombre d’élèves en demi-pension augmentant régulièrement.
Le 29 octobre 1989, le conseil municipal accepte le projet de la nouvelle cantine.
Le 30 novembre 1989, le groupe scolaire mixte de Grainville-la-Teinturière est appelé « Groupe scolaire Charles de Gaulle ». Une plaque commémorative est installée sur un mur de l’école.
Le 15 décembre 1991, la nouvelle cantine scolaire est inaugurée, après son ouverture en septembre.
En février 1998, l’inspection d’académique propose la création d’une nouvelle classe de maternelle dans le groupe scolaire de Grainville-la-Teinturière pour la rentrée de septembre 1998. Le conseil municipal accepte cette proposition et lance l’étude du projet.
Dans l’étude d’aménagement, il est pris en compte la nécessité de création de salles annexes pour la BCD, pour le repos des enfants, d’une salle d’activités, d’un bureau indépendant pour la directrice et d’aménagements divers.
En juillet et août, le grand bâtiment (ex mairie) s’est retrouvé complètement à nu, il ne restait plus que les quatre murs.
L’aménagement complet sur trois étages a été réalisé, et avec seulement deux jours de retard, la rentrée de tous les élèves de Grainville-la-Teinturière et du Hanouard a été assurée. Les 2 classes maternelles sont installées au rez-de-chaussée, le CP et le CE au 1er étage, le CM au 2ème étage. De septembre 98 à février 1999, les classes maternelles et leur salle de repos, la salle d’activités et les dépendances (nouvelle chaufferie, toilettes) ont été aménagées.
Le 15 mai 1999, le nouveau groupe scolaire est inauguré avec 118 élèves répartis dans les cinq classes.
Départs en retraite
M. Barret Gilbert
Au mois de juin 2000, une grande réunion de tous les élèves actuels et anciens s’est tenue dans la cour de récréation à l’occasion du départ en retraite de M. Jack Saunier enseignant depuis plus de 30 ans dans notre école.
Me Barray Marie-Jeanne (Drapala)
Au mois de juin 2004, Mme Marie-Jeanne Barray (Mlle Drapala) enseignante à Grainville depuis 1972 en classe maternelle, prend sa retraite. Comme pour M. Gilbert Baret et M. Jack Saunier, une fête, rassemblant le maximum de ses anciens élèves, est organisée le samedi 19 juin 2004 dans la cour de l’école.
M. Gérald Cevear et Me Guerpin
La Coopérative Scolaire
La coopérative scolaire est une institution gérée par les enfants de l’école sous le contrôle du directeur ou de la directrice.
Ils gèrent les recettes et dépenses d’activités périscolaires. Ces manifestations sont organisées avec le concours du Comité de Parents d’Élèves et de bénévoles, (kermesse, loto, spectacle de fin d’année, de Noël, voyages,…).
Il y a quelques années, les enfants des Cours élémentaires et Cours moyens partaient 8 à 10 jours en voyage avec les écoles de Saint-Martin-aux-Buneaux et de Paluel ; ils ont ainsi découvert de nombreuses régions françaises, Bretagne, Provence, Alsace, Sud-Ouest… mais aussi Béthancuria et Lanzarote dans le cadre d’un échange de jeunes des écoles de Grainville-la-Teinturière avec celles des Iles Canaries.
Les plus petits avaient leur voyage de fin d’année auxquels plus grands et parents participaient également. C’était la visite de parcs animaliers ou de loisirs, la découverte des grands monuments de Paris…
Aujourd’hui ces voyages sont de plus en plus souvent remplacés par une semaine en classe de neige à la Clusaz grâce à la Communauté de Communes de la Côte d’Albâtre (anciennement District de Paluel). Les enfants peuvent se familiariser avec le ski et passer leur premier flocon.
En fin d’année scolaire et civile, une distribution de prix et un arbre de Noël permettent aux enfants de présenter danses, chansons, saynètes théâtrales. Ils reçoivent des livres et jouets offerts par la commune.
Comme le veut la tradition, les enfants des écoles participent également à diverses manifestations (fêtes des mères, cérémonies commémoratives du 8 mai et 11 novembre, …).
Ces voyages étaient financés pour une partie par les bénéfices des kermesses scolaires
Fêtes des prix
Les derniers Directeurs et Directrices de l’école publique.
Mme Callixte, M. Ferrasse, M. Petit, Mme Jarry, M. Le Carboullec, Mme Toutain, M. Gilbert Barret, Mme Yolande Schaeffer, M. Gérald Cevaer, Mme Sophie Lebas (Elie)
Quelques classes
L’école privée
L’école du Sacré-Cœur
L’école privée est appelée le plus souvent l’école libre.
A la fin du XIXe siècle les religieuses de l’école publique de Grainville-la-Teinturière avaient été chassées par ordre du gouvernement. C’est à ce moment que l’enseignement libre s’est organisé en dépit des difficultés matérielles de toutes sortes et de certaines hostilités.
L’Abbé Vallet, curé de Grainville-la-Teinturière, mit en place une nouvelle école libre dans des locaux, propriétés des châtelains Comte et Comtesse d’Hunolstein de Cany, et grâce à leur aide financière.
Les bâtiments ont été transformés et adaptés par les soins de MM. Hermier et Manchon, menuisiers à Cany-Barville, aidés par M.. Fromager, charron à Grainville-la-Teinturière. Il a fallu détruire des cloisons, créer un escalier, surélever le plafond pour assurer le cubage d’air nécessaire et fabriquer les tables de classe. La maçonnerie a été assurée par M. Canchel, locataire des châtelains et voisin de l’école. Ces locaux étaient sur le site de la salle polyvalente actuelle.
Le 3 mai 1900, M. L’Abbé Vallet, curé de Grainville-la-Teinturière eut la joie de bénir cette nouvelle école qui devenait l’école du Sacré-Cœur.
Les enseignants
Sœur Charlotte, des religieuses du Sacré-Cœur d’Ernemont, en devient la première institutrice et 25 élèves prennent place dans la nouvelle classe.
Sœur Charlotte a quitté l’école de Grainville-la-Teinturière pour celle d’Yvetot en 1903 et a été remplacée par Mme Lemoine, religieuse également, mais qui avait quitté son habit avec l’approbation de ses supérieures.
Aidée par M. L’Abbé Vallet jusqu’en 1907, de M. L’Abbé Sanson jusqu’en 1920 puis de M. L’Abbé Denis, elle a enseigné 57 ans, dont 27 dans notre commune. Elle est décédée en janvier 1946 et est enterrée à Grainville-la-Teinturière.
Mme Leroy a remplacé Mme Lemoine en 1931. L’école du Sacré-Cœur a connu alors un regain de gloire, tant par les compétences de sa directrice, que par les succès aux examens. L’électricité y a été installée cette même année.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’instruction était assurée dans la salle à manger de la maison voisine (actuellement musée Béthencourt) par Mme Leroy aidée de sa fille Marcelle.
Après 14 ans d’enseignement dans cette école, Mme Leroy a ressenti l’obligation de songer au repos. Sont arrivées en octobre 1945, deux institutrices, deux sœurs Suzanne et Renée Quélin.
Suzanne Quélin, institutrice des 10-14 ans, étant malade a dû arrêter après 4 ans d’enseignement passés dans la commune. Renée Quélin, enseignante pour les 6-9 ans, après le départ de sa sœur, a rejoint pour un autre poste dans un établissement en zone urbaine.
Pendant une courte période de périls dû à la guerre, l’enseignement était alors assuré grâce au dévouement des institutrices de l’école Jeanne d’Arc de Cany.
Les sœurs Quélin ont été remplacées par Mme Renouf et Mlle Lemarié en 1949.
Restauration de l’école
Le local a été restauré en octobre 1950, par les soins de Monsieur le Comte et Madame la Comtesse De Dreux Brézé, de Madame la Comtesse de Kergorlay, et aussi grâce au comité dévoué, présidé par M. Hubert Fambonne, organisateur de galas de bienfaisance, de kermesses et autres fêtes.
La classe des plus jeunes était dans la petite pièce à droite en entrant. Elle a été utilisée également comme logement pour les institutrices dont Mme Renouf et Mlle Lemarié.
Le poêle à charbon était allumé tous les jours par M. Lepicard demeurant près de l’école (maison de Mme Eliane Pontillon).
Les institutrices de l’école privée n’étaient pas rémunérées régulièrement ; elles recevaient des dons financiers et en nature (nourriture, poulets, œufs, charbon,…). Ces enseignantes étaient peu rétribuées, malgré les aides des particuliers de la région.
Fermeture
Le salaire qu’il fallut verser régulièrement à l’enseignante (qui n’était pas une religieuse) et l’arrêt du soutien financier des châtelains de la vallée ont sonné le glas de l’école libre du Sacré Cœur, qui a fermé ses portes en 1961.
Extrait de l’ouvrage édité par Le Comité des Lettres de Grainville et d’Histoire de la Vallée de la Durdent, « La Durdent raconte ses Écoles et ses écoliers »