Orthographe :
En 1024, on trouve les formes de : « Greinville », « Grainvilla » et autres noms puis « Gairinus » ou « Grimr » éventuellement latinisé en « Grinius » nom d’envahisseurs vikings.
On trouve aussi, par la suite, « Graueville, Grinville, Grenville-en-caux », puis aussi « Grainvilla sur la Durden ».
Grainville signifierait « le Domaine de Grim ».
Le surnom de « la Teinturière » vient de « Tinctuaria » qui apparaît en 1292, certainement à cause des industries de teinture sur les bords de la Durdent (Selon François de Beaurepaire).
Histoire :
Le passé historique de Grainville-la-Teinturière est dominé par le célèbre Jean de Béthencourt (1362-1425), seigneur du village et grand navigateur qui a découvert les Iles Canaries en 1402.
Grainville-la-Teinturière, est traversée par la route départementale RD131. Commune au carrefour de voies romaines, sur une superficie de 1841ha 34ca, avec une altitude minimum de 25 mètres et un maximum de 142 mètres. Elle est entourée et limitrophe aux communes de Cany-Barville, Bosville, Oherville, Le Hanouard, Cleuville, Beuzeville-la-Guérard, Ourville-en-Caux, Bertheauville. Deux chemins de Grande Randonnée GR211 et 211B traversent la commune.
On compte aujourd’hui source INSEE au 1er janvier 2012, une population municipale de 1066 habitants, plus 79 habitants comptés à part, soit un total de 1145 habitants au 1er janvier 2015.
Grainville-la-Teinturière possède un riche patrimoine que nous vous présentons sur ce site dans « Patrimoine ».
Quelques dates
Avant 911, date de création du Duché de Normandie, l’ensemble des terres appartenaient à l’abbaye de Fontenelle (actuellement Saint-Wandrille). Les ducs Richard Ier en 958 et Richard II en 1024, confirmèrent ces droits.
Le chevalier Jean de Grainville, qui prit part à la première croisade en 1098, fut probablement à l’origine du château de Grainville détruit pendant les guerres de religion (vers 1580).
En 1132, les seigneurs laïcs de la région, très puissants à cette époque, confisquèrent le pouvoir aux religieux. Eustache de Grainville le rendit à l’archevêque de Rouen quelques années plus tard. L’église s’appelait alors « Notre-Dame » ou « Saint-Sauveur-de-Grainville ».
Un château en pierre a remplacé le précédent, probablement vers 1250-1300. Ses remparts ont été détruits en 1365, sur ordre du roi de France, ceci afin que le château ne puisse pas être utilisé par ses ennemis. (Jean de Béthencourt a alors trois ans et n’est pas en mesure de défendre le château).
Les brasseries de Grainville eurent aussi une certaine importance puisqu’en 1364 la bière de Grainville se vendait jusqu’à Eu.
Avant le 13ème siècle existait à Grainville une léproserie Saint Jacques, près du « bois malade ».
En 1362, nait Jean de Béthencourt.
C’est sans doute aussi à cette époque qu’est bâtie la maison à colombages aux trois statues de la route de Cany-Barville (Saint Pierre, François 1er et la vierge) et la ferme de la justice qui était le siège d’une sergenterie où l’on rendait la justice.
Le passé historique de Grainville-la-Teinturière est dominé par le célèbre Jean de Béthencourt (1362-1425), seigneur du village et premier grand navigateur qui a découvert les Iles Canaries en 1402.
La mention de ‘Tincturia », le manuscrit relatant la vie de Jean de Béthencourt en fait état également.
Après un accord signé en 1426, la famille de Rouville acheta la seigneurie de Grainville-la-Teinturière puis céda ce domaine à la fin du XVIIe siècle à la famille de Bec-de-Lièvre.
Le château de Grainville est détruit vers 1580 pendant les guerres de religion.
Il en reste la motte féodale d’origine, sur laquelle se trouve un colombier construit probablement au 18ème siècle en même temps que les bâtiments ruraux qui occupent le site.
Pierre de Bec-de-Lièvre, premier président de la Cour des Aides de Rouen, fut le fondateur de l’hôpital de Grainville-la-Teinturière (1693) qui se substitua à la maladrerie Saint-Jacques de Grainville.
En 1695, Louis XIV rattache onze léproseries à l’hôpital de Grainville fondé en 1693 par Pierre de Bec-de-Lièvre, seigneur de Cany-Barville et de Grainville.
Ce dernier fit élever les bâtiments en 1700, les meubla richement et y mit des religieux de la Charité fondés par Saint Jean de Dieu. « Ces frères hospitaliers, dit monsieur l’abbé Cochet, exerçaient la médecine et rendaient des services à toute la contrée ».
Pierre de Bec-de-lièvre est mort en 1726 et fut inhumé dans la chapelle de l’établissement (aujourd’hui la maison de retraite).
En 1754, le village dépendait de la Haute Justice du bailliage de Cany-Barville qui comptait une quarantaine de paroisses.
Lors de la Révolution française, un certain désordre s’installa. Dans l’église était prôné le culte de la Raison et les prêtres réfractaires officiaient en cachette.
En 1793, trois arbres symbolisant la devise de la République (Liberté, Egalité, Fraternité), furent plantés sur la place du marché.
En 1828, le village obtint l’annexion de la commune de Mautheville récupérant ainsi ce nouveau territoire, des activités, des bâtisses, des moulins… en 1830, l’église Saint Victor de Mautheville est démolie en raison de sa vétusté.
Grainville-la-Teinturière dut faire face en 1841 à de violentes inondations. L’eau de la Durdent en crue atteignit le village. Quarante-huit habitations furent touchées par ce sinistre.
En 1848, on comptait 1518 âmes à Grainville-la-Teinturière. Malheureusement, en raison de la crise du textile, des ouvriers durent quitter la commune.
De 1861 à 1864 est construite la mairie école avec beaucoup de difficultés financières.
En 1865, les villages de la vallée de la Durdent défendirent avec force le projet de construction d’une ligne de chemin de fer reliant Vittefleur à Yvetot. Cependant, les autorités ne réalisèrent jamais ce programme.
A la déclaration de la Première Guerre mondiale, plusieurs Grainvillais furent appelés sur le front, dans l’est et le nord de la France. Vingt-trois d’entre eux périrent.
Dès la fin des hostilités, le village connut un véritable essor économique grâce au développement agricole.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, il fut occupé par les troupes de Rommel arrivées le 11 juin 1940 dans la vallée. La commune fut libérée par les alliés le 1er septembre 1944.
Extrait des ouvrages édités par Le Comité des Lettres de Grainville et d’Histoire de la Vallée de la Durdent, « La Durdent raconte … », et des plaquettes historiques de l’association Jean de Béthencourt.